« On était des loups » de Sandrine Collette

Mon 1er Sandrine Collette, toujours sur les conseils de Brice de @librairieagora.
Il m’avait dit : « Je vous mets au défi de le lâcher une fois que vous l’aurez commencé ».
Et une fois encore, il avait vu juste.
Plongée totalement immersive dans la nature brute qui n’épargne pas les hommes, les paysages grandioses de montagne, les forêts qui recèlent autant de trésors que de dangers, les lacs immobiles.

La nature est plus puissante que l’homme, elle reprendra toujours ses droits.

C’est dans cette nature que Liam choisit d’y faire sa vie avec Ava, loin de la civilisation et tout ce qui s’y rapporte.
Ensemble, ils ont un petit garçon, Aru, dont Liam ne se soucie guère plus que cela.
Elever un enfant, le bercer, le nourrir, l’endormir, c’est le rôle de la mère.

Jusqu’au jour où un drame va se produire et Liam va être confronté à une terrible réalité : il ne sait pas être père, il ne peut l’être sans Ava qui était la seule personne sur terre pour qui il aurait donné sa vie, un enfant de cet âge ne peut vivre dans un environnement aussi sauvage.

Liam n’a plus qu’une idée en tête : confier son fils à d’autres et retourner vivre seul dans cette nature qui est la seule à pouvoir l’accepter dans sa douleur, avec ses fêlures et son passé.
Le seul endroit où il parvient à être apaisé.

Au travers d’une langue âpre, sans ponctuation, électrisante, nous retenons notre souffle et tremblons dans la nuit, sous le ciel métallique et ses pluies torrentielles, de froid, de peur.

Nous craignons pour la vie d’Aru, prions pour que Liam pose enfin sur son fils un regard de père, guettons les chants des loups au crépuscule.

J’admire beaucoup les auteurs américains pour leur maîtrise du nature writing et dois me rendre à l’évidence : Sandrine Collette n’a rien à leur envier.

Une quête haletante, qui ne laisse aucun répit au lecteur, condamné à tourner les pages avec frénésie et anxiété, car il devient vital de savoir où cela va nous mener.

Ce n’est pas mon genre de prédilection mais je dois m’incliner devant le talent de l’autrice et cette réussite totale.

Bravo Madame !

Publié par Cristina de Amorim

Romancière franco-portugaise, autrice de "Saudade" et "Une carte postale du bonheur". Blogueuse du dimanche.

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